Que peut nous apprendre la comparaison
d’Etats qui ont appartenu, il y a un quart de siècle, à une même famille
politique et qui ont divergé depuis cette date sur les voies à suivre en
matière de transformation interne et externe ?
Y a-t-il des voies plus efficaces que d’autres pour le
développement économique et social ?
Dans la mesure où ces différents pays ont adhéré à un
ensemble régional (UE et ASEAN), doit-on penser, à l’instar de l’UE, qu’un
ensemble très institutionnalisé est plus efficace qu’un ensemble très peu
institutionnalisé du type de l’ASEAN ? Les transformations systémiques ne
suivent pas une voie unique mais sont inscrites dans l’histoire de chaque pays,
confirmant ainsi l’historicité des changements, l’absence de modèle, de
transfert et plus généralement de toute dynamique évolutionniste dans
l’histoire.
Les processus de transition sont autant de processus
d’ajustement aux nouvelles contraintes que déterminent le poids des
trajectoires passées, celui des contraintes régionales et les consensus sociaux
forgés sur la base des satisfactions des différents groupes d’intérêts. De ce
fait, les résultats relèvent de l’hybridité des systèmes.
L’UE n’est pas l’avenir de l’ASEAN, et pas davantage
l’inverse.